Revenir dans son patelin

Quand tu viens de la région, ça fait partie du processus de déménager en ville quand tu veux poursuivre tes études. Ça inclut de se sentir partagé entre deux endroits et de voyager souvent.

J’ai déjà écrit un article sur le fait de quitter son petit village pour aller s’établir en grande ville. Dans ce texte, j’ai oublié de parler d’un aspect très important sur le sujet qui est de revenir. Je ne parle pas ici de quitter définitivement la ville mais bien de revenir dans son patelin en visite. J’ai l’habitude de passer une fois de temps en temps dans mon petit village de la Beauce. Par contre, dernièrement, je n’ai pas eu la chance d’y aller pendant 6 mois et quelques choses m’ont frappées.

D’abord, la vie en ville est rapide. Ce que je veux dire par là c’est qu’il y a toujours quelque chose à faire. On ne s’en rend pas nécessairement compte, mais lorsqu’on atterrit dans la maison de ses parents, les nerfs relâchent. Personnellement, j’ai probablement rattrapé en une semaine tout le sommeil perdu depuis quelques mois. Je me sentais en vacance.

Revenir, c’est passer du temps avec sa famille. Dans mon cas, quand je reviens dans mon patelin, j’ai toujours au moins un souper d’organisé avec ma famille. Je ne passe plus si souvent du temps avec les membres de ma famille alors ça devient un moment spécial. Je ne les vois plus à chaque semaine alors il faut en profiter!

Ensuite, c’est revoir des anciens amis. C’est plaisant et ça fait du bien de prendre des nouvelles, mais c’est aussi réaliser que, malheureusement, certains ne font plus autant partie de ta vie. Ils vont toujours être là et tu vas encore avoir le goût de passer du temps avec eux dans 10 ans. Par contre, vous ne vivez plus le même train de vie ou vous oubliez de prendre des nouvelles régulièrement et vous ne savez plus où vous en êtes rendus.

C’est aussi de perdre ses repères. Beaucoup de gens sont partis, toi-même tu vieillis et tu te fais remplacer par des plus jeunes que toi. T’as envie de sortir, mais c’est pas comme avant. C’est réaliser qu’il faut que tu prennes une auto pour ça, que tu peux pas juste sauter dans le métro. C’est aussi d’être tellement rendue habituée d’être nobody dans les rues de la ville que ça te fait presque peur de redevenir quelqu’un.

C’est de réaliser que ta vie n’est plus en région. C’est un choc, mais il faut s’y attendre quand on déménage loin. Certaines personnes ne te reconnaissent plus et des fois c’est le contraire. Tu regardes souvent ton cell pour voir que tes amis de la ville organisent un truc et tu es triste de ne pas y être. Tu ne sais pas qui appeler quand tu n’as rien à faire. Bref, t’es un peu nostalgique de tes années ici, mais tu acceptes que les choses évoluent.

Finalement, c’est de repartir rassasié pour la ville. Tu as fait ton plein de grand air et tu es prêt à retourner à ton béton. Une partie de ton coeur par contre reste dans ton patelin et tu laisses derrière toi une promesse de revenir très vite.

Je l’ai déjà dit et je le redis encore, je suis fière de mes origines. J’adore encore revenir dans mon patelin parce que je m’y sens encore chez moi. Sauf que j’ai évolué et je ne me vois plus vivre ici. Je réalise petit à petit que je suis rendue Montréalaise.


Laurence est une jeune Beauceronne pur sang qui a emménagé dans la grande métropole de Montréal à ses 19 ans. Après des hauts et des bas, elle s’est vraiment adaptée à sa vie de jeune étudiante pauvre en communication à l’UQÀM. Pour la décrire, on peut dire qu’elle…

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