Sergio Aiello

Mars, le mois de la bienveillance… envers soi-même!

Le mois de Mars est là, le mois du printemps, du renouveau et du changement. Les rubriques « grand ménage de printemps » foisonnent dans les magazines, à côté des « 10 meilleurs trucs pour retrouver un ventre plat et rentrer dans son costume de bain ». Tout le monde sort de sa torpeur hivernale, on reprend goût aux sorties et au plaisir de rester un peu plus longtemps hors de chez soi. La nature bourgeonne progressivement et notre envie de prendre de nouvelles habitudes avec. Je vous propose d’en essayer une nouvelle : la bienveillance.

*Toile à la une par Sergio Aiello

Souvent, j’entends des gens se trouver trop gros, se dévorer de culpabilité parce qu’ils n’ont pas fait de sport de tout l’hiver et rougir de honte de devoir exhiber un corps modelé par une diète hivernale enrichie. Je suis frappée par le nombre important de personnes qui n’aiment pas leur corps et font tout pour ne pas l’incarner tel qu’il est. Ça tombe bien, nous sommes dans la société parfaite pour pallier nos manques ou nos imperfections : crème anticellulite, robes amincissantes, collants pour galber la culotte de cheval, programmes pour perdre du poids en 50 régimes et 15 programmes différents, des centaines de produits en vente libre pour maigrir, drainer, sculpter, masquer, devenir parfait et surtout ne pas montrer que de l’intérieur, c’est souffrant de vivre avec soi-même. Stop! S’il est bien une réalité qui crève les yeux, c’est que l’humain a bien de la misère à vivre avec lui-même. Pour preuve, les innombrables faits à travers le monde démontrant violence envers soi ou autrui, dépendances multiples, ruptures relationnelles, guerres et autres agressions, tous d’évidents manifestes d’une souffrance bien mal assumée et rejetée en bloc.

 

Et si tout partait de la bienveillance envers soi-même avant tout? Si au lieu de vouloir masquer, éviter, camoufler, combattre, nous commencions par faire face à notre réalité intérieure, à nos peurs, à nos complexes. Une telle manœuvre demande une bonne dose de bienveillance, car c’est l’estime de soi et de sa valeur individuelle qui en prend un coup à chaque fois. «  Je suis gros, je ne mérite pas d’être vu ainsi », « je suis nulle, je n’y arriverai pas ». Les raccourcis sont vite pris : le tour de taille est assimilé au degré d’acceptation dans la société, le quotient intellectuel à la légitimité d’exister et de réussir. Tout ceci est une manœuvre bien perfide de notre psychisme pour nous convaincre que nous n’en valons pas la peine et ainsi ne pas prendre le taureau par les cornes pour amorcer un vrai changement, pas celui pour plaire aux autres, mais pour s’aimer soi, construire son bonheur et prendre par la main ses besoins d’être heureux et d’atteindre ses rêves.

 

Je nous propose d’y aller par étapes, comme faire un Ctrl Z à chaque fois que nous avons le réflexe de nous taper sur la tête ou de nous empêcher de croire en nous. Si nous nous entendons nous dire « je suis vraiment trop nul », faire le choix de dire « OK cette fois, c’était peut-être pas la meilleure option, mais je ferai mieux la prochaine fois ». Plutôt que de nous répéter devant le miroir que nous sommes « moches/gros/pas assez ceci ou cela », prendre le temps de regarder ce qui nous plait en nous. Et pourquoi ne pas demander à la personne qu’on aime de nous dire ce qu’elle aime chez nous. La croire, vraiment, quand elle le dit. Accepter que nous avons le droit à l’erreur, le droit de changer, que nous sommes parfaitement imparfaits et que nous sommes tous, êtres humains, dans le même bateau.

 

Il y a une place pour chacun d’entre nous dans ce monde, celle que nous voulons nous donner. Alors autant prendre les moyens de le faire avec bienveillance, nous faire réellement du bien, de l’intérieur. Et, ce ne sera un scoop pour personne, mais non seulement c’est contagieux, mais en plus ça donne le goût d’être meilleur… Le printemps arrive, le redoux aussi. On s’entend que les arbres ne se fouettent pas et ne se traitent pas de « moches » pour bourgeonner! Ils prennent le temps de se déployer, ils se nourrissent de ce qu’il y a de meilleur pour eux, ils prennent leur place dans la nature pour grandir et étoffer leur feuillage, pour notre plus grand plaisir.

 

Et vous, quel est votre chemin vers la bienveillance aujourd’hui?


La spécialité de Marie-Fanny est indéniablement l’être humain et le développement personnel. C’est la quête de soi, de sens, la recherche inlassable du bonheur et l’envie de semer des pistes pour que chacun trouve son propre chemin qui l’anime depuis de nombreuses…

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