L’université et la culpabilité ou quand on se sent coupable de tout
Cette session-ci, je ne suis pas retournée à l'université. J'ai pris une session sabbatique et ce, principalement dans le but de prendre du temps pour moi. On ne réalise pas toujours qu'on est à l'école depuis nos 6 ans. Moi la première, je me disais que c'était la suite logique des choses : aller au primaire, et après faire son secondaire, et après aller au cégép, et après faire un BAC, et après... Dodo, métro, boulot?
On nous demande de savoir exactement ce que l’on veut faire dans la vie dès 17 ans, pourtant, on commence tout juste à vivre à cet âge-là. J’ai vite réalisé que je n’avais pas de réponse à la fameuse question : qu’est-ce que tu veux faire plus tard? Je me suis quand même rendue à l’université parce que c’était la chose à faire. Mais les études supérieures, soyons francs, c’est vraiment pas facile. À l’université, on se sent coupable de tout.
Je m’explique.
D’abord, on se sent coupable de nourrir nos passions.
L’université, c’est exigeant en terme de travaux et d’études. Si on prend quelques heures dans notre semaine pour travailler sur des projets personnels qui nous font réellement du bien, on se sent mal de ne pas être en train d’étudier ou de travailler sur un quelconque essai universitaire. On appelle même ça de la procrastination. Pourtant, avoir des passes-temps et des passions est primordial pour le développement personnel.
Ensuite, on se sent coupable de voir nos amis.
Des fois, il y en a juste trop à faire et tout ce dont on a envie, c’est d’une bière avec nos amis. C’est ce que qu’on finit toujours par faire et on passe un bon moment, mais les travaux scolaires persistent toujours à nous hanter peu importe ce qu’on fait. Pourtant, c’est vraiment important de changer d’air et de prendre une pause pour mieux s’y remettre plus tard.
On se sent coupable de mal se nourrir.
Sincèrement, quand t’as un travail à temps partiel, des travaux universitaires par dessus la tête et plusieurs autres responsabilités, c’est vraiment pas évident de manger santé. Alors on se tourne vers de la nourriture rapide comme des pâtes. Beaucoup de pâtes. On ne devrait pas se sentir mal de ne pas avoir le temps de se faire à manger parfois, pourtant on se culpabilise (un peu) quand même.
On se sent coupable de voir sa famille.
Personnellement, je ne viens pas de Montréal. Donc je vois rarement ma famille. Quand je souhaite aller la visiter ou quand elle me rend visite, je suis toujours super contente de les voir et ça me fait vraiment du bien. Par contre, il y a toujours une partie de moi qui se sent mal et qui se dit que je devrais faire mes travaux à la place. Ça gâche un peu le moment des fois…
On se sent coupable de ne pas faire de sport.
Ceci est un peu en lien avec mon point sur la nourriture. On devrait faire un peu de sport pour se garder en bonne santé physique et morale. Sauf qu’encore une fois, quand tu as mille autres choses à gérer, il ne reste plus beaucoup de temps pour s’entraîner. Souvent, on a juste déjà plus d’énergie pour ça parce qu’on est occupé à courir comme une poule pas de tête à longueur de journée. Et c’est correct, il faut s’écouter.
On se sent coupable de ne pas être parfait.
Y’a une fille dans ton cours qui a 8 cours universitaire, qui travaille 60 heures semaines, qui est impliquée dans tout, qui s’entraine, qui a une vie sociale et qui réussit haut la main tous ses cours. Bref, c’est l’étudiante parfaite. On la vois aller et on est secrètement jaloux. On se dis que nous aussi si on s’y mettait, on pourrait le faire. Pourtant, chaque personne est différente et chaque individu a un certain niveau de tolérance quand on parle de charge de travail et d’organisation. Il faut savoir se respecter!
J’en aurais encore bien long à dire sur ce sujet, mais je vais m’arrêter ici. Personnellement, prendre une session sabbatique pour réfléchir à tout ça m’a fait grandement du bien. Je me sens plus prête à terminer mon BAC et surtout, je sais que j’ai le droit de me donner du temps pour bien faire les choses. Je n’ai pas à rusher mes études et à me sentir coupable de mettre de l’énergie sur des choses qui sont autant importantes pour moi que l’université.