Un livre pour prévenir l’intimidation

Billy Connors est en cinquième année. C’est son 1er jour d’école dans la classe de Mme Harris. Il n’a pas très bien dormi, rempli d’appréhension par rapport à ce changement d’environnement et d’entourage. Soucieuse que chacun de ses élèves nourrisse son estime de soi et trouve sa place, Mme Harris invite sa classe à s’ouvrir à la différence par le biais d’un projet : découvrir les espèces d’oiseaux, leurs habitudes de vie et réfléchir à ceux auxquels les élèves aimeraient s’identifier. Quels types d’oiseaux, selon eux, rejoignent le plus leurs propres valeurs? Quel serait leur meilleur groupe d’appartenance?

A propos du livre…

Grâce au livre If I was a bird… what kind of flock would I fly with?, qui se traduit par « Si j’étais un oiseau… avec quel groupe voudrais-je voler? », Peter Andrew Sacco nous propose un vol au-dessus de nombreux nids, à la découverte de la différence, dans le but d’apprendre à mieux se connaitre soi et d’accepter les autres tels qu’ils sont. Grâce à des personnages colorés, sa plume nous pousse à réfléchir à nos valeurs, à ce qui nous amène à nous rapprocher de certaines personnes ou à en mépriser d’autres.

Oui, le livre s’adresse aux enfants. Mais ne nous méprenons pas, il nous concerne tous. Le message est clair : nous sommes tous uniques et nous avons tous notre rôle à jouer pour rendre le monde meilleur puisque chacun apporte sa part de différence.
Émaillé d’anecdotes ornithologiques, tantôt drôles tantôt touchantes, de questionnements pour guider le lecteur dans sa réflexion, son propos est pertinent, humaniste et définitivement bienveillant. Un livre qui fait du bien en nous amenant à prendre de la hauteur et à assumer notre différence.

Les racines de l’intimidation

À travers cette histoire, l’auteur cherche à déjouer les racines de l’intimidation : le jugement sur autrui, le rejet, les préjugés, le fait de prêter des intentions erronées, la peur de l’inconnu et de la différence qui peuvent dégénérer en surenchère de violence verbale, écrite, physique, psychologique ou sexuelle. La personne qui commet une agression prend le pouvoir sur l’autre dans un rapport de force et exprime ce pouvoir ou le laisse paraître, avec une intention négative, dans le but de léser, de blesser, ou d’opprimer la personne.
Cette manifestation de violence peut être commise par un individu (élève, membre du personnel, parent, personne de la communauté…), un groupe ou une collectivité.

38 % des élèves québécois disent avoir déjà eu un comportement violent direct, comme frapper, se battre ou menacer les autres. Au Canada, au moins un adolescent sur trois exprime avoir déjà été victime d’intimidation à l’école. Au Québec, 46 % des élèves de 13 ans et 25 % des élèves âgés de 16 ans sont victimes d’intimidation. Qu’on en soit l’instigateur ou la victime, l’intimidation augmente le risque d’automutilation et d’idées suicidaires chez les jeunes.

Comment prévenir l’intimidation?

L’intimidation est une forme de violence et, comme toutes les autres formes de violence, elle ne doit pas être tolérée, elle doit être dénoncée. Mais la peur est souvent ce qui muselle les victimes et les plonge dans un isolement fait d’angoisse de mort et d’un sentiment de solitude profond.

Observer

Pour les parents et l’entourage de la personne intimidée, cela demande d’être à l’écoute de changements dans l’attitude, dans l’humeur, dans la façon de se vêtir, de bouger, de s’alimenter, de communiquer. L’identité au complet du jeune est atteinte et cela ne se fait pas sans laisser de traces, aussi subtiles soient-elles. Ne pas se voiler la face et affronter la réalité, même la plus inacceptable.

Être à l’écoute

Si le jeune arrive à ouvrir la porte sur ce qu’il vit, l’écoute et l’accueil de son vécu sont essentiels. Laissez-le s’exprimer, sans chercher à trouver des solutions tout de suite. Il est important de cerner le contexte, la gravité de ce qu’il subit et les conséquences dans sa façon d’être, sur sa vie. Prendre le temps d’en parler avec lui, de créer un dialogue authentique de confiance dans lequel il va pouvoir ventiler et retrouver le chemin vers ses ressources pour moins se laisser atteindre.

L’amour

L’entourer d’amour, plus que jamais. Il en a besoin pour dépasser ses peurs, apprendre à se protéger et passer au travers du drame qu’il vit.

Réseau social

Créer un réseau de personnes de confiance autour de lui : amis d’école, professeurs, direction d’école, réseau parascolaire, famille. La tendance du jeune est de s’isoler pour ne surtout pas attirer l’attention et ne pas aggraver son cas. Il est si important de lui montrer que nombreuses sont les personnes qui tiennent à lui, qu’il n’est pas seul à vivre cette situation, qu’il est une victime et qu’il n’a pas à endurer ce qu’il endure. Sa vie n’a pas de prix!

Thérapie

L’accompagner en thérapie, pour qu’il continue à mettre des mots sur son vécu, pour que le travail de renforcement de l’estime de soi se fasse au plus tôt et qu’il puisse prendre soin de cette blessure, car il la portera toute sa vie.

Chercher de l’aide

Ne pas hésiter à aller chercher du support auprès d’organismes et de professionnels spécialisés dans le sujet.

Aider aussi l’intimidateur

S’il s’agit du jeune intimidateur, l’écoute et l’accueil sont aussi essentiels. En vous parlant, il admet qu’il a dépassé des limites et qu’il a eu un comportement déviant. L’accompagner pour chercher de l’aide est vital. Il a besoin de support pour arriver à faire face à son comportement et amorcer un changement significatif pour avoir accès à ce qui l’a poussé à utiliser la violence pour exister avec autrui.

If I was a bird… what kind of flock would I fly with? est un bel outil pour amener les enfants à dévoiler ce qu’ils vivent au quotidien et les aider à mieux définir leur personnalité en construction, dans leur relation à eux-mêmes et aux autres.
De plus, 50% des royautés sont versées à l’organisme Canadian Centre for Abuse Awareness.

Et vous, quel est votre chemin vers l’acceptation de la différence?


Trouver du support

Services d’urgence

911 (*4141 cellulaire)

Centre de santé et de services sociaux

Tel-Jeunes
Texto : 514-600-1002
1-800-263-2266
http://teljeunes.com/questions/poser
http://teljeunes.com/informe-toi/intimidation/dire-non-a-l-intimidation

Jeunesse, J’écoute

1-800-668-6868

Ligne Parents

1-800-361-5085

Gai Écoute

1-888-505-1010

SOS Suicide Jeunesse

1-800-595-5580


La spécialité de Marie-Fanny est indéniablement l’être humain et le développement personnel. C’est la quête de soi, de sens, la recherche inlassable du bonheur et l’envie de semer des pistes pour que chacun trouve son propre chemin qui l’anime depuis de nombreuses…

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