Paquita aux Grands Ballets Canadiens
Cette semaine, je suis sorti de ma zone de confort pour vous, public. J'ai enfilé ma tenue de soirée et pris la direction de la Place des Arts pour voir Paquita, le Ballet de l'Opéra National de Paris, qui était de passage à Montréal dans le cadre de la programmation d'automne des Grands Ballets Canadiens. Voici mon compte-rendu.
Étant un mec, je dois avouer qu’aller au ballet n’est pas dans mes habitudes du vendredi soir. Sans être nécessairement du type « bière avec les gars », « hockey avec les gars » ou juste « …avec les gars », l’opéra, la danse et… le ballet, ne font pas partie de mes champs d’intérêts. Et ce n’est pas nécessairement une mauvaise chose, tout est une question de goûts. Mais comme je suis une personne qui démontre une belle ouverture (un billet gratuit, avouons-le, est un bon incitatif à l’ouverture), je me suis lancé dans le vide et j’ai signé une première, celle de Pierre-Luc aux Grands Ballets Canadiens.
Mon premier réflexe à l’arrivée est de bien sûr juger de l’habillement des gens. Certains se sont vraiment mis sur leur 36 et je me sens underdressed. D’autres sont venus en jeans (ceux-là on peut les juger, oui). Non mais, le billet mérite quand même de se mettre en culottes propres, non? Bref, je prends place dans mon petit siège feutré, épais programme en main. Je feuillette un peu les pages, je vois le synopsis et le contexte historique, je me dis que je pourrais le lire et partir avec un avantage, soit celui de comprendre ce que je vais voir. Mais je préfère me laisser surprendre. Le chef d’orchestre fait son entrée et les musiciens entâment la première pièce. Le rideau monte, fébrilité.
Ce son. Quelques jours ont passé et quand je ferme les yeux je l’entends toujours.
Celui des petits souliers coussinés de ballerines qui tapent frénétiquement sur le sol.
Sous ce son défilent de multiples danseurs pendant le premier tableau du premier acte. À un tel point que j’arrive difficilement à en comprendre l’histoire. Malgré la chorégraphie sans taches et les merveilleux costumes d’époque, je me rappelle à ce moment avoir pensé que j’allais trouver la soirée un peu longue. À l’opposé, le deuxième tableau, beaucoup plus théâtral et mettant en scène seulement les principaux personnages, m’a séduit. Tout était donc permis pour le deuxième acte! La suite du spectacle a mis en scène un grand bal, dont une sublime valse de plusieurs minutes entre les deux interprètes centraux. J’ai saisi à ce moment précis toute l’émotion qui peut se dégager d’un spectacle de ballet ou de danse. Cette scène a été gracieuse, sans faux pas. Une harmonie parfaite entre deux personnes.
Mes points positifs : La qualité du spectacle, du son, des costumes et des interprètes.
Mes points négatifs : La foule qui selon moi était constituée de gens qui se croyaient en amphithéâtre. Un spectacle de ballet, ce n’est pas comme aller voir sa filleule de 14 ans à son premier récital de piano. Pas besoin d’applaudir aux 5 minutes et crier « bravo! » à pleins poumons. Restons professionnels, public!
Avec tout ça, vous voulez savoir quel est le bilan de mon soir de première? Suis-je un nouvel amateur de ballet? Non. Est-ce que j’ai passé une belle soirée? J’ai passé une très belle soirée. Mais surtout, après 2 heures et 5 minutes de spectacle, je suis rentré avec une opinion très différente de l’idée que je me faisais du ballet…
…et j’ai pu lire le programme ;)
À propos de Paquita
« En Espagne, dans la province de Saragosse occupée par les armées napoléoniennes, Paquita, une jeune fille de noble famille, enlevée dans son enfance par des Gitans, sauve d’un complot criminel Lucien d’Hervilly, un jeune officier français. Après de nombreuses péripéties, l’histoire trouve son dénouement lors d’un bal donné par le Gouverneur Don Lopez de Mendosa : les coupables sont arrêtés, tandis que Paquita, découvrant le secret de sa naissance, peut épouser son bel officier. » (Grands Ballets Canadiens) Paquita est un ballet classique recréé en 2001 par le chorégraphe Pierre Lacotte pour le Ballet de l’Opéra de Paris.
Saison 2014-2015 des Grands Ballets Canadiens
Casse-Noisette (Ballet classique, Décembre 2014)
Le Petit Prince (Ballet contemporain, Mars 2015)
Anna Karenina (Ballet néoclassique russe, Avril 2015)
La Jeune Fille et la Mort (Ballet contemporain, Mai 2015)