On est lundi soir et aucun siège n’est libre pour la représentation de 21h au Cinéma Beaubien. Ce fait parle de lui-même; le cinéma de Xavier Dolan, bien qu’il polarise les opinions et les discussions, pique la curiosité. Et ce cinquième long-métrage n’y est pas étranger, puisqu’il bénéficie de plus d’une immense vague de sympathie, alors qu’il a été sélectionné pour représenter le Canada dans la course pour l’Oscar du meilleur film étranger.

Je dois avouer que je m’intéresse au cinéma de Xavier depuis ses tout débuts, de J’ai tué ma mère (2009), à Les Amours Imaginaires (2010), en passant par Laurence Anyways (2012) et tout récemment Tom à la ferme (2013). On reconnait rapidement la signature du réalisateur dans tous ses films. Par la musique, souvent composée de succès des années 80 et 90, qui occupe une très grande place et qui nous porte tout au long du scénario. Par les plans au ralenti, qui viennent ajouter de l’émotion à certaines scènes. Par les thèmes choisis, qui sont parfois durs, mais toujours universels. J’aime sonder mon entourage quand il est question de Xavier Dolan, à savoir quel film a été le plus marquant selon eux. Car c’est là toute la beauté de la chose; chacun y voit un angle différent.

Et maintenant où se situe Mommy (2014) dans tout ça?

Au moment d’écrire ces mots, je ne sais toujours pas. Je me suis donné quelques jours pour digérer ce que j’avais vu. Mommy aborde un thème nouveau (si on fait abstraction de la relation mère-fils souvent au centre des scénarios du réalisteur), soit celui de la violence. Le personnage de Diane (Anne Dorval) hérite de la garde de Steve (Antoine-Olivier Pilon), 16 ans, à la suite de son expulsion d’un centre de rééducation. Avec l’aide de leur voisine Kyla (Suzanne Clément), Diane tentera d’éduquer son fils à la maison dans un cadre familial parfois houleux, mais toujours empli d’amour. Mommy nous permet d’assister à des scènes parfois très dures, mais nécessaires au scénario, autant qu’à des scènes où les trois personnages dansent dans leur cuisine sur la musique de Céline Dion. Une trame sonore cette fois-ci très pop, alors que l’histoire nous amène à réfléchir sur la possibilité ou non d’arriver à aider, éduquer, voire changer un fils ayant un grave syndrome TDAH (trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité) avec problème d’attachement et de violence, par l’amour maternel d’une mère aux moyens limités. La finale vous permettra d’ailleurs de faire votre propre constat à cette question.

Bien que je ne sache pas encore où se situe Mommy dans mon palmarès personnel, une chose est certaine, c’est un film qui ne m’a pas laissé indifférent. Un scénario poignant, une Anne Dorval qui nous éblouit, et un jeune Antoine-Olivier Pilon qui apporte une crédibilité hors pair à un personnage phare du film. Les conditions parfaites sont réunies pour un succès assuré.

Fiche technique du film

Titre

Mommy

Date de parution en salle

19 septembre 2014

Réalisateur

Xavier Dolan

Acteurs

Anne Dorval
Suzanne Clément
Antoine-Olivier Pilon
Patrick Huard

Durée

139 minutes